Victime-Sauveur-Persécuteur
sont les protagonistes de ces jeux psychologiques que nous incarnons dans la plupart des relations humaines sans conscience, qu'elle soit professionnelle, familiales, amicales, amoureuses.... Se sont des masques que nous utilisons en cas de difficulté et qui cachent des désillusions, des frustrations et qui entretiennent des blessures passées. L'enfance est le berceau de toute construction psychique et émotionnelle.
L'enfant étant dépendant de ses parents est d'office dans le rôle de la victime, dont les parents s'échangent les rôles de sauveur et de persécuteur. A contrario il y aussi les parents victimes qui recherchent sans cesse à se faire sauver par leurs enfants, par leur présence, les câlins et les mots doux incessants.
Ce fonctionnement est très souvent inconscient mais néanmoins il fausse toute relation basée sur celui-ci. Ce type de relation, qu'elles quelles soient, ne sont pas authentiques.
C’est peu dire que la réalité est une pièce de théâtre dans laquelle nous jouons un rôle ou l’autre en alternance.
Oui, oui en alternant, une fois victime, une fois sauveur, une fois persécuteur ! Et nous les jouons à merveille ! Pas sûr ? Alors lisez la suite ...
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Scenarios de la victime :
elle subie la vie, dans l'incapacité de prendre en charge ses besoins. Fait ses demandes de façon indirecte. Elle a toujours la sensation d'être maltraitée sans raisons ( ce qui suppose qu'il y a un persécuteur, incarné par une autre personne ou une situation ). Elle s'accable pour attirer l'attention et être sauvée. Elle se plaît dans sa zone de confort, malgré qu'elle soit incommodante, elle se reconnaît via ses blessures et ses souffrances, elle est dans la plainte permanente de tout. Elle arrive à manipuler passivement pour satisfaire son besoin d'attirer l'attention sur elle. Une attente toute comblée par le sauveur.
Elle n'a pas vraiment envie de sortir de la victimisation, bien qu'elle souffre, elle existe, que ce soit le sauveur en lui venant en aide, ou le persécuteur qui renforce son besoin d'attention. Et s'il n'y a pas de persécuteur à l'horizon, elle le trouvera via une personne morale (institution, administration..) ou une situation, même le mauvais temps !
Souvent dépendant affectif dans ses relations.
changement de rôle possible :
- Si elle n'est pas sauvée peut devenir elle-même le persécuteur de son sauveur par exemple en utilisant les reproches déguisés ou devenir agressive, voir hystérique.
Solution : arrêter de se plaindre et de fuir ses besoins, prendre ses responsabilités, se prendre en charge dans sa vulnérabilité
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Scenarios du sauveur :
ne peut pas s'empêcher d'aider les autres, même lorsqu'il n'est pas sollicité. D'ailleurs il est toujours riche de conseils, il pense détenir LA solution et il va même jusqu'à résoudre le problème à la place de la victime. De ce fait il empêche la victime de devenir autonome et entretien la co-dépendance. Il ne sait pas refuser car il a un besoin de se sentir utile, voir indispensable, un besoin d'être aimé, apprécié et d'être reconnu car il n'a pas conscience de sa valeur. Tout cela est aussi une façon de ne pas s'occuper de ses propres besoins et de ses désirs, qu'il a du mal à identifier. Il fait ainsi passer ceux des autres en priorité, au dépit de ses propres intérêts.
changement de rôle possible :
- Souvent fatigué de venir en aide à la victime, il devient son persécuteur, d'autant plus s'il n'est pas reconnu.
Solution : apprendre à se préserver et à écouter. Renoncer à prendre des responsabilités qui ne lui incombent pas.
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Scenarios du persécuteur :
projette ses frustrations, ses souffrances sur la victime, qu'il critique, dévalorise, rabaisse. Calcule, évalue et se donne le droit de juger les autres en se prenant comme référent. Il force l'autre à voir les choses à sa manière. Il n'est pas du tout dans l'optique d'aider, mais plutôt d'imposer sa vision moralisatrice. Il a du pouvoir, physique ou psychologique, et apprécie prendre l'ascendant sur sa victime, ce qui le place encore davantage dans son sentiment de supériorité. Une façon de cacher ses failles et ses peurs. Colérique, autoritaire, voir tyrannique, peut aller jusqu'à la perversion. Il est bon de rappeler ici que le rôle du persécuteur peut également être symbolisé par une situation extérieure aux deux autres personnages (le travail, la maladie, une drogue...)
changement de rôle possible :
- Par acte de repentir sincère il peut devenir le sauveur, sa façon à lui de demander pardon.
Solution : renoncer au pouvoir de sa pseudo-supériorité, apprendre exprimer ses besoins, ses valeurs sans piétiner celles des autres.
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Voilà que chaque protagoniste a ses rôles bien ficelés avec une seule consigne "le triangle" à tenir absolument. Car si l'un d'eux sort de jeu psychologique, il n'y a plus de pièce de théâtre à jouer. Et donc voici la clé pour s'en sortir !
L'aspect le plus complexe dans cette dysfonction se tient dans le fait que les protagonistes ne perçoivent pas comme irrationnels rôles qu'ils endossent. Leur réalité est légitime, mais ils oublient qu'ils n'ont accès qu'à leur part de vérité dans la situation. La victime se voit toujours comme maltraitée, le sauveur se cache derrière ses bonnes intentions altruistes et le persécuteur quant à lui ne retient que les échecs et les erreurs de la victime.
Un tel schéma dans une relation de couple, la qualifie automatiquement de relation toxique. Il n'y a pas d'amour au sens profond et noble du terme, les liens ne sont pas tissés sur la vérité, il s'agit purement de jeux de pouvoir :
maltraitée/maltraitant dominant/soumis
victime/sauveur victime/persécuteur
De quoi pouvoir élaborer des scénarios de vie catastrophe ou alors de programmer un retournement inattendu dans la pièce de théâtre. A vous de décider quelle fin donner à votre histoire personnelle.